Intelligence artificielle, science-fiction et métaphores avec Marc Atallah

Depuis quelques mois, l’intelligence artificielle et les nombreux défis qu’elle pose semblent être sur toutes les lèvres. Toutefois, bien que ce champ d’investigation semble relativement récent, la fiction - et plus  précisément la science-fiction - s’y intéresse depuis longtemps et a posé les bases des grandes réflexions actuelles, à l’image d’Isaac Asimov qui a formulé les trois lois de la robotique en 1942.Dans quelle mesure peut-on s’appuyer sur la science-fiction pour comprendre des concepts souvent abstraits ou pour nourrir notre réflexion sur des questions aussi complexes que fascinantes? Quelles pistes ou quelles approches didactiques considérer pour utiliser ce corpus en classe avec nos élèves? Et quelles sont les limites de cette approche? A force de tisser des métaphores, ne risque-t-on pas de passer à côté de l’essentiel?

C’est notamment à ces questions que nous avons tenté de répondre en compagnie de Marc Atallah, dans le cadre des Entretiens du SEM, une série de débats organisés par le SEM et destinés aux enseignant·es.

Marc Atallah est maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, auprès de la section de Français. Il est par ailleurs le directeur de la Maison d’Ailleurs à Yverdon. Il s’intéresse tout particulièrement aux récits utopiques, dystopiques et à la science-fiction et propose un regard intéressant et original sur les débats relatifs à l’intelligence artificielle.

Un peu de lecture?

Pour qui s’intéresse à ce que le numérique fait à la didactique de la littérature, la bibliothèque de référence est encore assez maigre. Je vous propose un compte-rendu de deux ouvrages relativement récents. Ils n’ont peut-être pas leur place au bord de la piscine. Mais enfin la période estivale reste parmi celles où les lectures plus académiques sont envisageables.

Le premier, intitulé L’enseignement de la littérature à l’ère du numérique, est dû à Magali Brunel, spécialiste de la didactique de la littérature qui mène depuis une dizaine d’années des recherches sur le renouvellement provoqué par le numérique. Ce volume de près de 350 pages est articulé en trois grandes parties. Dans les deux premières, Magali Brunel définit le cadre théorique et institutionnel de sa recherche, puis dresse un état des lieux des usages effectifs du numérique par les enseignant·e·s de littérature. Elle propose également des réponses à quelques questions fondamentales sur l’évolution des pratiques lectorales. La lecture sur écran est-elle encore de la lecture?

Deux expérimentations

La troisième partie rend compte de deux expériences. L’une est centrée sur la pratique de l’écriture de la greffe, l’autre sur la fanfiction comme support pour le développement d’une posture d’auteur en parallèle à la lecture.

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