La machine qui écrit

La machine qui écrit, un vieux rêve rendu possible par l’intelligence artificielle ?

Le dispositif capable de générer du texte de manière autonome est d’abord une idée littéraire, que l’on trouve déjà chez Raymond Roussel (1877-1933), puis chez les surréalistes, avant d’être mise en pratique par Alan Turing (1912-1954) ou les auteurs de l’Oulipo. Ceux-ci sont parmi les premiers, dès les années 1960, à croiser mathématiques, électronique et création littéraire.

L’émergence de l’intelligence artificielle et du machine learning ouvre de nouvelles possibilités : des algorithmes écrivent de la poésie  ou des articles de presse depuis un certain temps déjà.

Cedille, un outil mis en ligne en novembre dernier, propose différents modèles comparativement très performants, et se fait fort d’échapper aux biais racistes et sexistes auxquels l’IA se laisse souvent aller. Ça vous intrigue ? Nous oui.

Ce que c’est

Développé par l’agence digitale suisse Coteries dans le cadre de l’EPFL Innovation Park, Cedille est un modèle de langue, autrement dit une intelligence artificielle entraînée à générer du texte dans des genres comme le journalisme, le marketing, la lettre de motivation ou encore le récit de Noël.

Ses particularités ? Cedille est open source et sait travailler en français, en anglais et en allemand. Cet outil est librement accessible moyennant identification au moyen d’une adresse e-mail.

Présentation de l’interface

 

Plusieurs fonctionnalités, comme le résumé ou la recherche de mots-clés, ont été ajoutées depuis le lancement et sont encore en cours de développement.

Résumer un texte

 

Résumer un texte sous forme de mots-clés

Qu’en faire en classe ?

Cedille peut fournir un bon point de départ pour aborder l’intelligence artificielle. Les applications pédagogiques sont multiples, voici quelques pistes parmi celles qui nous apparaissent :

  • Les élèves peuvent effectuer une recherche ou un exposé sur le thème de l’intelligence artificielle, ses promesses, ses limites, les problèmes éthiques qui l’accompagnent ;
  • Ils peuvent tester et évaluer Cedille (ou d’autres) dans des tâches comme la rédaction de résumé ou la traduction. Il peut en effet être intéressant de leur demander de comparer leur propre production avec ce que l’IA est capable de réaliser;
  • Dans le cadre d’un enseignement de l’écriture créative, les élèves peuvent essayer de trouver des façons de jouer avec un modèle de langue comme Cedille puis, pourquoi pas, voir comment écrire avec l’intelligence artificielle, à quatre mains, si l’on peut parler ainsi.

Pour conclure, faisons un pari : une partie des élèves verra peut-être dans cette technologie une bonne raison de ne plus apprendre à réaliser certaines tâches. Si l’IA est capable de résumer – ou le sera à terme – pourquoi devrais-je apprendre à le faire ? C’est une bonne question qu’il ne faut surtout pas mettre sous le tapis. D’autant plus qu’il nous semble qu’en réalité elle apporte de l’eau au moulin de l’école. Le résumé, comme d’autres formes d’écrit scolaire, est en effet moins que jamais une fin en soi, mais un exercice propre à développer des compétences méthodologiques – synthèse, esprit critique, etc. – on ne peut plus actuelles et nécessaires dans un contexte numérique.

Olivier et Thierry

1 réflexion au sujet de « La machine qui écrit »

Laisser un commentaire

République et canton de Genève | DIP connexion