Vers des printemps sans hirondelles ?
Autrefois abondantes dans les villages et les villes durant la belle saison, les hirondelles de fenêtre (Delichon urbicum) sont en net déclin en Suisse, comme dans les pays voisins. Elles ont quasiment disparu des centres urbains. Il faut dire qu’il y a de moins en moins de fermes, de vaches et de marais dans les alentours – et ce sont bien souvent de là que proviennent la plupart des mouches et des moucherons qu’elles attrapent en vol. La raréfaction des hirondelles est aussi due aux difficultés qu’elles rencontrent lors de leur longue migration vers le sud du Sahara, puis dans leurs lieux d’hivernage en Afrique.
Chez nous, le déclin des hirondelles est aussi provoqué par un manque de logements. Comme son nom l’indique, cet oiseau fabrique le plus souvent son nid de boue séchée à l’abri des intempéries sur les façades des vieux bâtiments, dans l’encadrement d’une fenêtre ou sous les poutres d’un avant-toit. Or, il n’y a plus de lieux favorables sur les immeubles modernes aux formes cubiques et aux façades lisses !
Rangée de nids préfabriqués
Nature-Écho offre aux hirondelles de fenêtre cette rangée de nids artificiels, car elles nichent généralement en petites colonies. Un logement préfabriqué leur épargnera deux semaines de travaux de maçonnerie: rechercher de la boue, en faire des centaines de boulettes, et les assembler pour former une coupelle avec une étroite entrée.
Cependant, il n’est pas garanti que ces nids soient rapidement utilisés, car les hirondelles sont fidèles à leur site de nidification et réutilisent souvent le même nid d’année en année, qu’elle réparent à chaque nichée. Cette fidélité marque aussi leurs relations de couple: une fois unis, les deux partenaires restent ensemble pour la vie.
Ceci dit, s’il est utile de proposer aux hirondelles des nichoirs prêts à l’emploi, il serait aussi souhaitable de reconstituer des espaces naturels avec de la boue, afin qu’elles puissent perpétuer leur savoirfaire dans l’art de maçonner un nid.