Logiciel utilisé : Inkscape
Machine utilisée : Flux Hexa
Temps de réalisation : ~30 minutes.
Prix : ~10.- selon l’objet
Résumé :
Graver un dessin ou une photo sur un bocal en verre avec la graveuse laser du SEM Lab.
Avant propos.
Il y a plusieurs possibilités pour obtenir un motif de gravure. L’exemple suivant propose de partir d’un dessin d’enfant, mais l’illustration précédente montre qu’on peut également partir d’un logo réalisé en CAO, voir d’une photo. Cet article se focalise donc surtout sur la partie finale de la réalisation plus que sur l’origine du motif à graver.
Étapes de CAO :
0 – Dessin au feutre. Sur un papier blanc, réaliser un dessin au feutre en essayant d’avoir des surfaces les plus homogènes possibles. Il est déconseillé d’utiliser du papier recyclé pour éviter un nettoyage important après numérisation. L’utilisation d’un feutre épais permet de s’assurer d’avoir une épaisseur de trait suffisante pour obtenir un bon contraste final sur le verre. Idéalement, le dessin devrait être réalisé à l’échelle 1:1, mais ce n’est pas une obligation. Alternativement, il est aussi possible de partir d’un dessin réalisé sur tablette, d’une photo ou d’une image numérique.
1 – Numérisation du dessin et importation sous Inkscape. Numériser le dessin avec un scanner puis l’importer sous Inkscape. Vérifier que l’échelle de référence (sous « Propriétés du document« ) et les dimensions du document soient correctes pour la surface réelle de gravure sur l’objet. Vectoriser le dessin à l’aide de la commande « vectoriser un objet matriciel » (Alt+Maj+B), en optimisant le paramétrage pour minimiser les parasites. Supprimer ensuite le scan original du document SVG. L’objet vectoriel doit posséder un fond mais pas de contour.
2 – Retouche d’image. Il faut corriger l’image en supprimant maintenant les éléments parasites. Cela se fait généralement en mode d’édition des nœuds (F2) Cette étape dépend de la qualité initiale du dessin. Il n’est pas nécessaire d’éliminer toutes les imperfections.
Remarques : Les étapes 1-2 auraient pu être entièrement ou partiellement réalisées sous GIMP (ou tout autre logiciel d’édition d’image matricielle). Il est simplement nécessaire de s’assurer qu’à la fin l’image soit en noir-blanc (et non pas en niveau de gris) et aux bonnes dimensions. Ainsi, le processus « numérisation > retouche sous GIMP > vectorisation sous Inkscape » fonctionne également très bien.
Exemple :
Dans cet exemple, nous partons d’un dessin d’enfant réalisé au stylo feutre sur du papier blanc. Après numérisation avec un scanner, l’image est importée dans Inkscape, puis vectorisée (Alt+Maj+B) en choisissant l’option « seuil de luminosité » avec un seuil qui génère le moins de parasites tout en conservant le rendu global.

Pour corriger les imperfections plusieurs possibilités : l’édition directes des points (rectangle de sélection puis suppression avec la touche « Del »), l’ajout ou la suppression d’éléments (par une opération booléenne avec une forme prédéfinie), la séparation en plusieurs objets (Ctrl+Maj+K puis modification des sous-éléments), etc. Il n’est pas nécessaire que le dessin soit parfait, mais il faut éliminer les imperfections les plus grandes.
Pour terminer, il faut redimensionner le dessins aux bonnes dimensions. Cette étape est très importante pour la gravure sur des objets cylindriques car il sera très difficile de redimensionner correctement le dessin sous le logiciel de gravure (Beam Studio). A la fin de ces étapes, nous avons un fichier SVG contenant des objets qui ne possèdent pas de contour, mais un fond de la même couleur.
La numérisation et la vectorisation automatique prennent environ 5 minutes. Le nettoyage du dessins est de durée variable et dépend de la qualité de la numérisation.
Étapes de FAO :
0 – Installation du module « Rotary » et tests. Si l’objet gravé est cylindrique, il est nécessaire d’installer le module Rotary selon la procédure prévue. Pour avoir un rendu optimal, il est conseillé de commencer par faire des tests de réglage « puissance-vitesse » sur des copies supplémentaires de l’objet prévu.
1- Installation du matériau et mise au point. Selon le verre utilisé et le rendu souhaité, il peut être nécessaire d’enrober l’objet dans un papier humidifié avant de l’installer dans la machine. Une fois l’objet installé, il faut lancer la procédure d’autofocus et effectuer des prises de vu pour le positionnement de l’objet dans le logiciel. C’est maintenant l’occasion d’effectuer quelques tests pour déterminer les paramètres optimaux de gravure. La réalisation de test permet d’obtenir le meilleur rendu, mais nécessite le sacrifice de copies supplémentaires, si vous ne disposez pas de ces copies, il faudra partir sur les paramétrages standard.
2 – Gravure. Après avoir importé le design sous BeamStudio et l’avoir placé au bon endroit (sur l’objet, en utilisant les prises de vue précédente), il faut entrer les paramètres (puissance et vitesse) de gravure, puis exécuter celle-ci.
Exemple :
Pour le premier exemple (illustration initiale de l’article), il s’agit d’un bocal en verre de type « pot à confiture » acheté en grande surface. Le bocal est cylindrique avec une bague de plus grand diamètre au niveau de l’ouverture. En positionnement astucieusement le bocal au bord du module Rotary, on peut contourner le problème causé par la bague. Le verre est recouvert d’une feuille de papier recyclée humidifiée avec de l’eau et maintenu en place par 2 élastiques. Les paramètres de gravure utilisés sont ceux par défaut proposés par le logiciel. L’application d’une feuille humidifiée permet d’éviter que le verre se brise lors de la gravure, mais peut altérer le rendu final (en particulier si des plis se sont formés).

Pour le second exemple, plus complexe, il s’agit d’un récipient à cookies acheté en grande surface. Le verre est particulièrement fin et est prompt à « éclater ». La gravure a été effectuée avec les paramètres par défaut de la machine et sans emballage humide. Le verre s’est alors fracturé sur la zone de gravure, donnant un rendu en relief sympathique mais également de très nombreux éclats de verres qu’il a fallu nettoyer (notamment en appliquant du scotch pour arracher les morceaux restants). En plus de cette difficulté, une autre s’est posées durant la gravure: le diamètre de l’objet étant particulièrement grand, il n’a pas été possible d’installer le module Rotary sur le plateau réglable. Il a fallut réaliser la focalisation manuellement en plaçant « la bonne » épaisseur de planche sous le module.


Lorsque le verre « éclate », l’aspect en relief est intéressante au touché mais peu visible. Il est alors nécessaire d’appliquer de la peinture pour renforcer le contraste (et stabiliser les morceaux de verre qui n’auraient pas été retirés). L’application de la peinture est heureusement facilitée par le relief.
La photo ci-contre représente un autre dessin mais réalisé selon la même technique.
L’installation du module Rotary et la mise en route du laser prend environ 5-10 minutes. Le temps de gravure dépend de la surface à graver et du paramétrage de la vitesse, cela représente en général de 5 à 30 minutes. Retirer les éclats de verre et appliquer de la peinture est beaucoup plus long.

