Chorégraphiés par le danseur de hip-hop Bouba Landrille Tchouda, trois corps jouent la carte de la rencontre virile sur une musique effrénée et sensuelle. Obéissants à la baguette du percussionniste Yvan Talbot, ils se défient sans répit. Un spectacle doux et âpre, grave et ingénu, saisissant et joyeux, qui éclaire les multiples facettes de l’être humain.

Bouba Landrille Tchouda fait partie de ces danseurs chorégraphes issus de la mouvance hip-hop qui développent une écriture chorégraphique contemporaine, solide et originale. Comme beaucoup d’entre eux, il a débuté dans la rue, en autodidacte, avant de se former à la capoeira, puis à la danse contemporaine. Depuis presque dix ans maintenant, il entretient avec le compositeur Yvan Talbot un dialogue fructueux, qui franchit ici une nouvelle étape puisque le musicien joue en direct, sur scène. On pourrait même dire qu’il mène le bal.
Et quel bal! Sur le plateau, obéissant à la baguette du percussionniste, se meuvent trois corps chaotiques. Les interprètes, deux danseurs et un circassien, jouent à fond la carte de la rencontre virile, mi-poignée de main, mi-bras de fer. Surgis du néant, promis au néant, ils se mesurent, se cherchent, se défient, se percutent, s’éparpillent, se retrouvent, pour se repousser à nouveau. Rien ne semble pouvoir les apaiser. La musique, furieuse et sensuelle, ne leur laisse aucun répit. Heureusement, la lumière les sauve en jetant sur leurs maladresses autant que sur leur bravoure une pluie de plumes d’ange.