Nicolas Bouvier est né au Grand-Lancy le 6 mars 1929, son père était alors directeur de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève. Il est décédé récemment dans notre ville, le 17 février 1998
Ecrivain, poète, photographe et iconographe passionné, il choisit de découvrir le monde et commence, à l'âge de 17 ans, par un voyage en Laponie. Il parcourt ensuite pendant 4 ans, avec le peintre Thierry Vernet, la Yougoslavie, la Turquie, l'Iran et le Pakistan, périple qui trouve son écho dans l'Usage du Monde, paru en 1963, devenu livre culte de la nouvelle génération des écrivains voyageurs.
Captivé par le Japon, il publie deux livres sur ce pays, Japon en 1967 et Chronique japonaise huit ans plus tard.
Après avoir quitté en 1970 la Société suisse des écrivains, qu'il estimait trop réactionnaire, il crée avec d'autres jeunes auteurs le Groupe d'Olten, dont les hérauts furent Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt.
Le Poisson-scorpion, récit fiévreux et halluciné d'un voyage à Ceylan, paraît en 1981. Ses poèmes, réunis dans le recueil Le dehors et le dedans datant de 1982, ont été récemment complétés aux Editions Zoé.
Dans les années 1990, il publie Journal d'Aran et d'autres lieux (1990), Routes et déroutes (1992), Le hibou et la baleine (1993) et reçoit, en 1995, le Grand Prix Ramuz pour l'ensemble de son oeuvre.
En Suisse, une attention généreuse et désintéressée le lie aux peintres, aux gens du théâtre, aux écrivains. Conteur accompli, ses amis se pressent autour de lui comme auprès de Shéhérazade.
Les universités américaines l'invitent, dans les années 1990, à donner à New York, en Californie et ailleurs, des cours sur les écrivains voyageurs.
L'oeuvre de Nicolas Bouvier est aujourd'hui lue et célébrée dans le monde entier. Elle suscite la ferveur dans des générations successives de lecteurs et son rayonnement ne cesse de s'étendre.
Cette courte biographie est tirée du communiqué de presse
du Département de l'Instruction publique, du 13 mai 1998