Vie de l'école

Nicolas Bouvier, écrivain voyageur

En juin 1953, les Genevois Nicolas Bouvier, 23 ans, licence en lettres et de droit en poche, et son ami peintre Thierry Vernet, 26 ans, s’embarquent dans une Fiat Topolino direction les Balkans avec de quoi vivre pendant trois mois. Leur voyage durera deux ans, ils iront jusqu’en Afghanistan, en passant par la Grèce, la Turquie, l’Iran. Dès la Yougoslavie, celle de Tito, les deux compères survivent en prenant des emplois saisonniers. Ils découvrent rudement un monde rude, comme le dit Bouvier. En partageant la réalité de ceux qu’ils rencontrent, en enregistrant parfois leurs chants avec leur Kudelski (il en reste un CD). Ils prennent peu de photos. Bouvier écrit, Vernet dessine la nature, l’architecture, les fêtes comme le quotidien des cultures qu’ils découvrent.

Leur dialogue entre textes et croquis est publié chez Droz en 1963 (année de construction du bâtiment de notre école), sous le titre L’Usage du monde. Il reçoit le Prix des écrivains genevois, et, depuis, leur récit de voyage est devenu emblématique du genre. À Saint-Malo, le festival Étonnants voyageurs décerne chaque année le prix Nicolas Bouvier.

D’Afghanistan, Bouvier ira ensuite en Inde, restera neuf mois à Ceylan, séjour difficile qui lui inspire le Poisson-scorpion (1982). Il vivra ensuite une année au Japon où il retournera souvent, en témoignent Japon (1967) et Chronique japonaise (1975).

Nicolas Bouvier meurt en 1998 d’un cancer, il repose à Cologny.

Sandrine Fabbri, enseignante de français

 

École de commerce Nicolas-Bouvier

Biographie de Nicolas Bouvier

Nicolas Bouvier est né au Grand-Lancy le 6 mars 1929, son père était alors directeur de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève. Il est décédé récemment dans notre ville, le 17 février 1998

Ecrivain, poète, photographe et iconographe passionné, il choisit de découvrir le monde et commence, à l'âge de 17 ans, par un voyage  en Laponie. Il parcourt ensuite pendant 4 ans, avec le peintre Thierry Vernet, la Yougoslavie, la Turquie, l'Iran et le Pakistan, périple qui trouve son écho dans l'Usage du Monde, paru en 1963, devenu livre culte de la nouvelle génération des écrivains voyageurs.

Captivé par le Japon, il publie deux livres sur ce pays, Japon en 1967 et Chronique japonaise huit ans plus tard.

Après avoir quitté en 1970 la Société suisse des écrivains, qu'il estimait trop réactionnaire, il crée avec d'autres jeunes auteurs le Groupe d'Olten, dont les hérauts furent Max Frisch et Friedrich Dürrenmatt.

Le Poisson-scorpion, récit fiévreux et halluciné d'un voyage à Ceylan, paraît en 1981. Ses poèmes, réunis dans le recueil Le dehors et le dedans datant de 1982, ont été récemment complétés aux Editions Zoé.

Dans les années 1990, il publie Journal d'Aran et d'autres lieux (1990), Routes et déroutes (1992), Le hibou et la baleine (1993) et reçoit, en 1995, le Grand Prix Ramuz pour l'ensemble de son oeuvre.

En Suisse, une attention généreuse et désintéressée le lie aux peintres, aux gens du théâtre, aux écrivains. Conteur accompli, ses amis se pressent autour de lui comme auprès de Shéhérazade.

Les universités américaines l'invitent, dans les années 1990, à donner à New York, en Californie et ailleurs, des cours sur les écrivains voyageurs.

L'oeuvre de Nicolas Bouvier est aujourd'hui lue et célébrée dans le monde entier. Elle suscite la ferveur dans des générations successives de lecteurs et son rayonnement ne cesse de s'étendre.

Cette courte biographie est tirée du communiqué de presse
du Département de l'Instruction publique, du 13 mai 1998