Je m’appelle Mathilde et je vais vous raconter mon année en Irlande.
L’Irlande n’était pas mon premier choix, mais j’y ai trouvé quelque chose d’attachant. La plupart des irlandais sont chaleureux et bienveillants. L’accent n’était pas facile à comprendre au début, mais je m’y suis très vite habituée. Je vivais à Croom dans un petit village pas très loin de Limerick. Il n’y avait pas d’autres étudiants d’échange dans le village à part une autre élève de Genève avec qui j’ai passé la plupart de mon séjour. Même si on avait été prévenus lors d’une réunion qu’on allait vivre dans des petits villages je ne pensais pas que j’allais être si isolée. Il n’y avait que deux bus par jour et ma famille d’accueil ne m’amenait pas très volontiers en voiture. Ce manque d’indépendance n’était pas facile à accepter mais je me suis quand même débrouillée pour trouver des solutions.
J’ai eu de la chance d’être placée dans une école mixte similaire à nos écoles en Suisse. Mes profs étaient très bienveillants et l’école était toute neuve. Les règles étaient plus strictes qu’à Genève mais elles étaient supportables. Les élèves irlandais n’étaient pas très accueillants au début et c’était assez difficile de se faire une place dans l’école. Heureusement ce n’est pas resté comme ça, et je me suis rapprochée de plusieurs irlandais dans ma classe.
Il y avait très peu d’activités disponibles autour de mon village alors pendant les cinq premiers mois, je restais simplement à la maison après l’école ce qui était assez ennuyant. J’ai trouvé des solutions à ce problème en janvier en m’inscrivant à la salle et au entraînements de Gaelic football (un sport irlandais) proposés par l’école.
J’ai beaucoup voyagé en Irlande, dans différentes régions, ce qui m’a créé de très bons souvenirs. J’ai aussi fait beaucoup de rencontres durant cette année.
Je n’ai malheureusement pas eu de chance avec ma famille d’accueil qui me laissait très souvent livrée à moi-même. Je remarquais des habitudes particulières comme par exemple les repas qui ne se faisaient jamais tous ensemble. Ils ne me prévenaient pas toujours quand ils partaient de la maison, alors j’étais souvent seule sans savoir quand ils allaient revenir. Ils ne venaient jamais voir comment j’allais et j’ai eu l’impression de vivre seule pendant cette année. Au début de l’année, j’avais discuté avec une coordinatrice qui m’avait conseillé de parler à ma mère d’accueil. Après l’avoir fait, leur comportement envers moi s’est amélioré pendant quelques semaines puis, est redevenu comme avant. Je n’ai longtemps pas su quoi faire jusqu’à ce que certains évènements fassent que je ne pouvais plus rester chez eux. Je ne me sentais plus en sécurité dans cette famille alors j’ai demandé de l’aide à l’agence. Il ne restait plus que deux mois avant la fin du séjour.
J’ai dû attendre plusieurs semaines avant que l’agence me dise qu’ils n’avaient pas trouvé de famille d’accueil disponible autour de chez moi. Attendre dans cette situation était très difficile étant donné que je ne me sentais plus bien du tout dans ma famille. L’agence m’a ensuite proposé de chercher une famille d’accueil dans une autre région mais il restait maintenant moins d’un mois avant la fin du séjour et je n’avais plus l’énergie de changer d’environnement et d’école pour une si courte durée. Ils m’ont donc dit que je devais rester dans ma famille d’accueil jusqu’à la fin car il n’y avait pas d’autres solutions. Je me suis vraiment sentie laissée tomber par l’agence à ce moment-là. J’ai essayé de m’accrocher jusqu’au bout mais c’était trop pour moi.
Je suis restée dans ma famille d’accueil jusqu’au 18 mai. J’ai quitté l’Irlande deux semaines avant la fin du séjour ne pouvant plus continuer dans un tel environnement.
Je garde des bons souvenirs malgré tout, mais je ne peux pas nier que cette année n’était pas la plus facile à vivre.