La peur de l’inconnu :
Une année à l’étranger, quelle que soit la destination, paraît terriblement attrayante et effrayante quand nous sommes encore dans les préparations. Il est seulement très peu possible pour notre cerveau de se projeter dans un environnement inconnu, avec des inconnus parlant une langue inconnue. Il est donc tout à fait normal en tant qu’étudiant d’échange d’avoir peur. Moi même, j’ai eu peur que cette année complètement inimaginable se passe mal. Il y a tant de facteurs qui nous sont hors de contrôle qu’il est facile de stresser à propos de tout. Mais c’est une des premières leçons que j’ai apprises en Irlande : accepter de se laisser aller. Votre année d’échange ne sera pas parfaite. Il est impossible que tout se passe exactement comme vous l’aviez prévu. Mais chaque chose qui vous arrivera, bonne et moins bonne, formera votre année d’échange à vous et vous seulement.

L’acclimatation :
Pour ma part, j’ai décollé pour l’Irlande le 1er juin 2023. Une horde de collégiens et de parents pleurants avaient envahi l’aéroport de Genève. Les aurevoirs ne furent pas faciles. Une fois arrivés à Dublin, les étudiants dans le même comté (Mayo) et moi sommes arrivés tard à nos destinations respectives. Et me voilà arrivée dans une famille d’inconnus à défaire mes valises en me demandant dans quoi je m’étais embarquée. Les premiers jours furent contrastés. J’étais contente de tout découvrir et à la fois j’avais déjà peur de ne pas tenir 9 mois loin de chez moi. Mais au fur et à mesure, les choses se sont faites : je me suis fait des amies à l’école, irlandaises et étrangères, je commençais à bien connaître mon
village et je me suis même mise au rugby (oui vous avez bien lu).

Famille d’accueil partie 1 :
Cependant, j’ai mis du temps à me rendre compte que la seule chose qui bloquait dans mon expérience irlandaise, était ma famille d’accueil. Elle était composée d’une mère, de sa fille de 17 ans, une autre étudiante autrichienne et un chien particulièrement pestilentiel. Cela ne se passait pas bien depuis le début, la maison n’était pas propre, la mère demandait à faire beaucoup (trop) de tâches ménagères et la fille n’était pas ce qu’il y a de plus amical. J’ai mis du temps à en parler à ma coordinatrice, mais finalement j’en ai parlé avec elle début décembre et SPIL a pu me trouver une autre famille d’accueil pour mon retour des vacances de Noël. Si j’ai vraiment un conseil à donner c’est si vous ne vous sentez pas à l’aise dans votre famille d’accueil et que vous sentez que quelque chose cloche, n’attendez pas et parlez-en immédiatement. J’ai longtemps hésité avant d’en parler parce que je me sentais un peu coupable, mais c’était tout le contraire. Et faites moi confiance, ça change tout.

Famille d’accueil partie 2 :
Après des supers fêtes de fin d’année, me revoilà en Irlande dans une nouvelle famille d’accueil. J’étais très anxieuse au début, parce que j’avais peur que le même scénario se reproduise, mais j’ai été plus que rassurée en rencontrant ma deuxième famille d’accueil. Dès le début, je me suis sentie à l’aise et la bienvenue. Cette fois-ci, il y avait une maman et un papa et leurs trois enfants de 8, 10, et 14 ans. J’ai trouvé qu’être avec des plus petits enfants était beaucoup mieux. Je me suis tout de suite très bien entendue avec et on faisait tout le temps des activités ensemble.

Grandir :
Dès mon changement de famille, mon année à l’étranger est passée de bien à géniale. Je me rapprochais de plus en plus de mes amis et j’atteignais un point où j’avais réussi à me créer ma vie là-bas. Ce n’était plus inconfortable comme au début, mais juste incroyable. J’ai vécu des choses que je n’aurais pu vivre autre part, comme grimper la montagne la plus connue d’Irlande avec mes amis ou bien même participer à un tournoi de rugby (et accessoirement me casser l’annulaire). Vivre dans un autre pays est une expérience indescriptible. Je ne peux que le conseiller. Pour moi, l’Irlande est une deuxième maison qui m’a fait découvrir et apprendre énormément de choses. Je ressors enrichie en vie de cette année irlandaise et je suis infiniment reconnaissante de tout ce qui m’est arrivé. C’est grâce à ces 275 jours, qu’aujourd’hui, je peux écrire ces lignes la tête pleine de souvenirs.