Venue de Migr’asile le 10 novembre 2021 en MP3.A
Présentation & atelier animé par Raphaël REY
Dans le cadre des activités proposées par l’association genevoise Migr’asile, un spécialiste de la question du droit d’asile en Suisse est venu animer un atelier d’information, de sensibilisation et de discussion autour de la thématique du droit d’asile. C’était mercredi 10 novembre, pendant 90 minutes, en salle de cours, avec le professeur Julien Delfosse, dans le cadre du cours Histoire et institutions politiques.
Monsieur Raphaël Rey, un spécialiste de la question de l’asile en Suisse et grand observateur à Genève, nous a présenté et expliqué la situation migratoire en Suisse.
Comme information générale de base, il faut savoir que la très grande majorité des personnes vivant en Suisse viennent de familles « migrantes ». C’est-à-dire qu’elles le sont elles-mêmes, ou que leurs parents, arrière-grands-parents étaient des immigrants s’étant déplacé d’un lieu à un autre.
Premier élément retenu
En 2019, on recense environ 270 millions de migrants dans le monde. Dans ce chiffre, seulement 3.5 % de tous ces individus sont des migrants dits « internationaux », c’est-à-dire qui dépassent les frontières de leur pays. Le reste fait partie de ce qui s’appelle les déplacés internes.
Il est important de distinguer le fait que depuis toujours, les populations bougent et migrent (il y a des mouvements de populations), et le fait que la notion de frontières et de contrôles est récente : depuis le XIXe siècle.
On avait déjà vu en cours comment est défini le statut de « réfugié », qui est d’ailleurs une sorte de « label » obtenu selon les décisions/lois d’un Etat.
Deuxième élément retenu
La migration peut être motivée par plusieurs facteurs :
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le travail, les études, le regroupement familial, les retraites ;
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les guerres, les persécutions, les discriminations, les oppressions ;
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les raisons économiques : chercher des conditions meilleures de vie matérielle, ou besoin de main-d’œuvre.
Troisième élément retenu
La Suisse a été longtemps un pays d’émigration. On quittait la Suisse pour trouver une meilleure vie ailleurs. Depuis quelques dizaines d’années, la Suisse est devenue un pays d’immigration. La Suisse n’aurait pas pu être autant prospère sans les travailleurs étrangers qu’elle recrute massivement. Il y avait le statut de « saisonnier » jusqu’au début des années 2000.
De plus, parmi la population suisse, il y a 24 % de personnes considérées comme étrangères (sans le passeport ou la carte d’identité suisse) : 1 personne sur 4 !
Quatrième élément retenu
La majorité des personnes qui fuient des violences se rendent dans une région voisine (elles restent dans le même pays) ou alors dans un pays voisin, frontalier. ATTENTION, on ne fuit pas toujours son pays par envie ! De nombreuses personnes meurent sur la route de l’exil et, souvent, toute leur famille s’endette pour qu’elles puissent partir.
En Suisse, il y a trois grands régimes de lois qui dirigent la politique migratoire :
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la Loi sur les étrangers et la migration (pour toutes celles et ceux qui ne demandent PAS l’asile)
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la Loi sur l’asile (pour les demandeurs d’asile)
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la Loi sur la libre circulation des personnes (pour les Européens).
Selon la situation de chaque individu, ce dernier a droit à différents types de permis de séjour ou d’établissement.
Le processus vers la demande d’asile peut être long, compliqué, difficile.
Une personne reconnue comme réfugiée obtiendra un permis B (c’est le même permis obtenu suite à un permis de séjour pour le travail, le mariage, les études…). Pour être reconnu comme « réfugié », il faut réunir suffisamment de preuves matérielles de son parcours. Il faut suivre au minimum deux auditions, où la personne raconte pourquoi elle est une réfugiée, et cela va même dans des détails très précis. Cela est difficile (essayez de raconter dans les détails votre journée d'il y a 3 jours !) et bouleversant, raconter des atrocités, « re-raconter » ces atrocités, pour voir si cela est cohérent, « vrai », « justifié »…
A Genève, il y a environ 60 jeunes qui vivent avec « l’aide d’urgence » de CHF 10.- par jour (ils dorment dans des dortoirs dans des centres d’accueil). Ce sont des jeunes « déboutés », dont la demande d’asile a été refusée. Il leur est souvent impossible de suivre un apprentissage pour ensuite travailler. Cela augmente leur situation précaire. Cela est le cas quand le renvoi est « inexigible », car trop risqué ou impossible, mais que la personne n’a pas pu obtenir le statut de réfugié.
Dernier élément retenu
Les personnes qui relèvent de l’asile en Suisse, c’est 1.5 % de la population.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter :
Document rédigé par Shiva