Lexique des arts visuels

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Description générale

Le vocabulaire spécifique au langage des Arts visuels est proposé ci-dessous :

Abstrait : Qui ne représente pas le visible. L’art abstrait désigne une tendance artistique qui ne cherche pas à représenter le monde sensible. Une réalisation abstraite (ou non-figurative) est une représentation qui se libère de la fidélité à la réalité visuelle. L’abstraction apparaît au début du XX^e siècle, avec l’art moderne.

Aplat : Désigne une surface de couleur uniforme, sans nuance, sans effet de dégradé, sans effet de profondeur (opposé à modelé).

Bas-relief : Ouvrage de sculpture dans lequel des formes se détachent légèrement du fond.

Cadrage : Délimitation d’une zone à conserver sur une image, action de cadrer le sujet selon certains objectifs. Le cadrage est un choix artistique: il montre une partie de la scène et en cache une autre. Il attire l’attention et met en valeur certains éléments de la composition.

Cercle chromatique : Représentation circulaire des couleurs, ordonnées comme dans un arc-en-ciel qui se ferme par une transition entre le rouge et le violet par le magenta. Les couleurs primaires sont situées à 120° les unes des autres. Les couleurs secondaires alternent avec les couleurs primaires et sont situées à 120° les unes des autres. La complémentaire d’une couleur lui est diamétralement opposée sur le cercle.

Clair-obscur : Terme désignant en peinture le rapport entre les ombres et les lumières puis le procédé permettant, par un phénomène de contrastes, de modeler les volumes. Dans un tableau, il s’agit de l’équilibre entre la lumière et l’ombre pour créer un effet de modelé, une illusion du volume. Effet de contraste produit par le rapprochement brutal des lumières et des ombres sur des objets représentés, ce qui leur confère une présence en trois dimensions. Ces contrastes permettent souvent des dramatisations théâtrales.

Code : Système de signes ou symboles par lequel on traduit des informations, ensemble de règles.

Composition : Organisation de signes ou d’objets hiérarchisés dans un espace à deux ou trois dimensions. L’organisation tient compte du format dans lequel elle s’inscrit dont l’unité d’ensemble dépasse l’addition (la juxtaposition) des éléments qui la constituent; une composition peut être organisée à partir d’une dominante (centrée ou décentrée selon l’effet désiré) ou comporter plusieurs pôles d’intérêt. Les principes d’organisation possibles sont : le contraste, l’harmonie, le mouvement, l’équilibre, l’unité, la variété.

Contraste (couleurs) : Opposition, fortuite ou volontaire, de deux agents plastiques (couleur, forme, dimension, etc.), les faisant ressortir mutuellement; Itten dé nit sept contrastes: de la couleur en soi, chaud/froid, complémentaire, clair/obscur, de qualité, de quantité, simultané.

Croquis : Dessin exécuté rapidement pour donner une impression du sujet.

Culture : Ensemble des connaissances et des valeurs abstraites qui, par acquisitions, éclaire l’homme sur lui-même et sur le monde, enrichit son esprit et lui permet de progresser.

Décoration : Action de pourvoir d’élément(s), d’accessoire(s) organisé(s) ou non constituant un embellissement.

Dessin assisté par ordinateur (DAO) : Discipline permettant de produire des dessins techniques avec un logiciel informatique.

Dominance : Centre d’intérêt ou zone dominante dans un espace, une image, un tableau. Elle peut être représentée par un ou plusieurs éléments du langage visuel: formes, couleurs, lignes. Divers éléments peuvent être utilisés pour créer un centre d’intérêt: la couleur, la grandeur, le groupement, l’isolation, la localisation, la convergence.

Espace :
1. Espace réel : espace physique visible.
2. Espace suggéré: profondeur représentée sur un espace à deux dimensions par différents moyens comme la perspective, la succession des plans, etc.

Esquisse : Dessin préparatoire, point de départ de la réalisation d’un travail, elle sert à guider le créateur jusqu’au travail final sur un autre support.

Estampe : Image et technique permettant de reproduire mécaniquement un dessin à un certain nombre d’exemplaires appelés épreuves, à partir d’une plaque de bois, de cuivre, de zinc, de lino... qui sera encrée. En fonction du support et de la technique utilisée, l’estampe porte des noms différents (ex: xylographie, eau-forte, aquatinte, linogravure, lithographie, sérigraphie, pointe sèche, monotype...).

Expérience : Pratique de quelque chose, de quelqu’un, épreuve de quelque chose, dont découlent un savoir, une connaissance, une habitude ; connaissance tirée de cette pratique.

Expérimentation : Opération que l’on fait pour parvenir à une certaine connaissance. Action d’expérimenter, d’essayer ; résultat de cette action.

Exploration : Examen approfondi et méthodique d’une question, d’un domaine, d’un sujet.

Expression : Tâche complexe qui consiste à manifester son expression en réinvestissant ses connaissances, en effectuant des choix, en gagnant en autonomie et en prenant des risques. Elle permet de rendre sensible par quelques signes un fait, une situation en en dégageant le sens. Elle met en forme ses impressions et communique une certaine vision de soi-même et du monde. «Devenir un acteur étonné de pouvoir dire et mettre en forme la chronique d’un soi-même inconnu et nouveau: le langage nous révèle à nous- mêmes.» (Bruno Duborgel)

Format : Dimension, taille.

Forme : Aspect extérieur d’une surface (deux dimensions) ou d’un objet (trois dimensions). On précise forme fermée lorsque le contour de celle-ci produit un effet de clôture ou forme ouverte dans le cas contraire.

Harmonie : Recherche d’équilibre entre les différentes parties d’une création plastique. Pour réaliser cet équilibre, il existe des règles d’harmonie dans l’art antique et classique: canons de proportions, nombre d’or, harmonies de couleurs par analogie ou par contraste. La notion d’harmonie évolue avec les cultures, les époques et les lieux. Elle est également dépendante de l’individu, il y a des harmonies objectives et subjectives.

Installation : Forme d’expression artistique assez récente où l’agencement de matériaux et d’éléments indépendants les uns des autres forment un tout avec l’espace donné.

Matériau : Toute substance ou élément utilisé pour réaliser une œuvre, un objet. Le matériau est la matière à l’état brut (ex. : le marbre de la carrière (matériau) devient la matière de la statue).

Matière :
1. Désigne l’aspect ou la structure d’une surface. Les matières peuvent avoir de nombreux aspects visuels ou tactiles, on parle d’effet de matière.
2. Substance divisible susceptible de prendre toutes sortes de formes.

Médium : En peinture, le médium est une préparation utilisée pour diluer et lier les pigments a n de leur permettre de se xer sur le support de peinture, il est aussi appelé liant dans le registre du vocabulaire de la chimie. Il peut être huileux, acrylique, vinylique, synthétique...

Nuance : Variations d’une même teinte obtenues par mélange avec une autre couleur (ex : bleus outremer, turquoise...).

Ornement : Enrichissement, valorisation par la répétition de lignes, de motifs ou de combinaisons des deux selon une organisation claire et logique.

Pensée divergente : La pensée divergente est une pensée qui travaille sur le mode intuitif, qui développe une capacité à générer plusieurs idées, des idées nouvelles, des associations inhabituelles, qui est habile à passer d’une perspective à une autre, elle est fluide et flexible et permet l’originalité, l’audace, l’invention. Elle permet d’envisager les problèmes de façon différente et d’explorer ainsi plus d’alternatives.

Percept : Perceptions et sensations de l’artiste portées par une œuvre. Le percept est «un ensemble de perceptions et de sensations qui survit à ceux qui les éprouvent». C’est un certain état ou une certaine aptitude à percevoir plus ou moins de choses et rendre durable un moment du monde, le faire exister par soi, produire un « style » comme « ces visions arrêtées dans le temps et l’espace ». L’art se doit de conserver les devenirs, s’il en est capable: «Peut-être est-ce le propre de l’art, que de passer par le ni pour retrouver, redonner l’in ni.» (Gilles Deleuze)

Perception : Opération psychologique complexe par laquelle l’esprit, en organisant les données sensorielles, se forme une représentation des objets extérieurs et prend connaissance du réel. Les perceptions du monde physique s’organisent en nous sous forme d’images qui représentent avec le plus de délité possible ce qui se passe autour de nous. Mais perceptions, sensations, ne tombent jamais dans un terrain neutre; elles engendrent immédiatement une réaction affective, une émotion, qui varient selon la nature de ce qui les provoque, mais aussi selon la nature de celui qui les reçoit.

Performance : Mode d’expression artistique contemporain où l’évènement (l’action et son déroulement dans le temps) constitue l’œuvre. Pour en conserver des traces matérielles, les performances sont lmées ou photographiées.

Perspective : Art de représenter les objets en trois dimensions sur une surface plane, en tenant compte des effets de l’éloignement et de leur position dans l’espace par rapport à l’observateur. Elle se traduit en suivant un certain nombre de règles qui permettent, selon des constructions codées, de représenter la troisième dimension sur un espace à deux dimensions.

Plan :
1. Étendue sur laquelle s’inscrit le sujet.
2. Représentation plane, dans une échelle donnée et cotée d’un objet 3D (dessin technique...)
3. Par rapport au spectateur (photographe, peintre), le plan désigne une surface perpendiculaire à l’axe du regard; on parle de premier plan, d’arrière-plan et aussi de plan du tableau ; il y a ainsi une infinité de plans successifs dans la profondeur de l’espace ou profondeur de champ ; les plans frontaux se distinguent des plans fuyants qui ne sont pas perpendiculaires à l’axe du regard. 4.Dans un film, l’échelle des plans est fonction de la situation plus ou moins éloignée ou rapprochée de la caméra.

Plastique : Dans le domaine des arts plastiques: qui concerne les caractères purement formels d’une œuvre (jeu des lignes, des formes, des couleurs). Origine du mot : latin plasticus (qui concerne le modelage).

Point de fuite : Point théorique situé à l’infini et vers lequel convergent les lignes de fuite. Dans la réalité, les deux bords parallèles d’une route droite ne se rejoignent jamais. Pourtant notre perception nous donne l’impression qu’ils se rejoignent en un point, le point de fuite. C’est un phénomène optique.

Point de vue : Position physique occupée par le peintre, le photographe ou l’opérateur de cinéma, endroit à partir duquel s’exerce la vision. Le choix du point de vue détermine l’angle de vision.

Procédé plastique : Manière d’utiliser un moyen en vue de réaliser une image: dessin, peinture, collage, techniques mixtes, estampe, installation, performance...

Processus créatif : Succession d’étapes ou alternance entre différents modes de pensée (divergente et convergente, créatrice, analogique...) qui aboutit à une production jugée créative, innovante ou inventive. Il comporte différentes étapes:
1. Motivation (éléments déclencheurs qui éveillent la curiosité et l’intérêt).
2. Recherche et manipulation (ouverture du champ des possibles).
3. Choix (idée, moyen, support...).
4. Action (réalisation).

Qualité de la ligne : La ligne est la trace visible d’un point en mouvement. Les qualités de la ligne sont diverses:
1. La ligne contour : limite qui marque le tour d’un corps, d’un objet ou d’une gure.
2. La ligne esquisse : légère, uide et rapide.
3. La ligne décorative: ornementale, décrit des formes, elle peut se décliner en plein et délié, en ligne claire, etc.
4. La ligne de construction: précise, ne, légère, nette.
Sa position sur le support: elle peut être verticale, horizontale, oblique, courbe. Elle peut être large, on parle alors aussi d’une bande, elle peut être étroite, mais si elle a ses deux extrémités visibles sur le support, on dit qu’elle est ottante.

Rythme : Désigne une répétition, une succession ou un enchaînement de certains éléments d’une composition.

Saturation (de la couleur) : Degré de pureté de la couleur ; une couleur saturée est dite vive.

Sensibilité de la ligne : La ligne se définit par sa direction, sa texture, sa largeur, sa longueur, sa trace: épaisse, ne, uide, brisée, ondulée...

Sollicitation : Point de départ d’un projet qui peut prendre différentes formes: perceptions sensorielles, hasard, association de mots, souvenirs, émotion, idée, mots ou texte, matériel disponible, objet, exposition... Elle donne du sens à la demande que l’on peut faire aux élèves.

Structure
1. Assemblage qui assure l’intégrité, la forme et maintien d’une construction.
2. Répétition d’éléments de même nature qui constitue une surface non unie ; elle peut être rendue par des lignes, des points, des taches, des signes, des gribouillis, des traces... La structure dépend de la forme, elle la révèle.

Surface
1. Portion limitée du plan (forme fermée, tache). La peinture et le collage relèvent de la tache et la surface.
2. Partie extérieure du support. Le peintre dépose sa peinture sur la surface de la toile.

Technique : Ensemble des procédés propres à une activité et permettant d’obtenir un résultat concret.

Teinte : Couleur obtenue par le mélange de plusieurs autres couleurs.

Texture
1. Consistance de la toile ou du support sur lequel est réalisé l’œuvre.
2. Disposition, arrangement des éléments d’une matière.

Ton : Degré d’éclat d’une couleur. Ton clair, ton foncé, ton pur et ton rompu (ex: bleu clair et bleu foncé). Plus on ajoute de noir dans une couleur, plus son ton devient sombre. Au contraire, plus on ajoute de blanc, plus il devient clair. Par analogie le ton est à la couleur ce que la valeur est au noir / blanc. Le ton se décline en plusieurs tonalités.

Volume (3D) : Objet s’inscrivant dans les trois dimensions (hauteur / largeur / profondeur).

Informations générales

Auteur·e·s

Violaine Kiepflin & Tim Ruata

Date de publication

29-09-2016

Droits d'auteur·e

Page publiée par

Jean-René Guénée