Réfugiés climatiques : « En Suisse, nous sommes tous concernés »

Entretien avec Taufiq Abdilah, chargé de communication aux Services industriels de Genève (Sig), qui présente l’exposition « Where will we go », de Kadir van Lohuizen, sur les réfugiés climatiques.

 

Pourquoi avez-vous décider de créer cette exposition ?

Cette exposition nous a été proposée par la galerie Simon Studer Art. C’est une exposition d’actualité qui présente la problématique du réchauffement de la planète et de ses conséquences sur les réfugiés climatiques. Pour les SIG, c’était un problème environnemental et global qui correspond à nos valeurs. Nous sommes sensibles à la problématique du développement durable et de l’environnement. Nous avons donc décidé de la présenter aux Genevoises et Genevois.

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© Tania Pires.

Pourquoi à Genève ?

Car on a cet espace d’exposition qui a ouvert cette année, destiné à des œuvres, des photos ou d’autres types d’expositions, en lien avec l’environnement et d’autres problèmes d’actualité. Plus précisément, nous avons souhaité la présenter dans la maison du futur des Berges de Vessy, qui a ouvert il y a tout juste une année. Gérée par l’association des Berges de Vessy, ce site a pour vocation d’être un pôle de sensibilisation en matière d’énergie renouvelable et de connaissance de l’environnement. Il était donc naturel qu’un sujet comme celui-ci soit présenté ici.

 

« Le plus grand danger pour les populations, c’est de perdre leur terrain, leur logement, leurs familles, à cause des montées des eaux. Que leur île ou leur littoral soient complètement submergés pars les eaux. Quand ça se produit, ils sont obligés de se déplacer à l’intérieur des terres ou en altitude, ou de changer de pays. »

 

 Quelles sont les régions du monde avec le plus de réfugiés climatiques ?

Le  photographe, Kadir van Lohuizen, qui était un ancien marin, était un témoin privilégié de ces problèmes climatiques. Il a  pu observer durant ses différents voyages qu’il y avait beaucoup de régions dans le monde qui étaient touchées par cette hausse du niveau de la mer et des océans. Dans cette exposition, il montre Miami, les Etats-Unis, Boston, l’est du Royaume-Uni, les petites îles du Pacifique, la République des Kiribati, la Papouasie-Nouvelle Guinée. Les régions les plus touchées sont celles qui ont un littoral.

Quels dangers subsistent-ils ?

Le plus grand danger pour les populations, c’est de perdre leur terrain, leur logement, leurs familles, à cause des montées des eaux. Que leur île ou leur littoral soient complètement submergés pars les eaux. Quand ça se produit, ils sont obligés de se déplacer à l’intérieur des terres ou en altitude, ou de changer de pays. Il y a des accord entre certains pays, entre certaines îles du Pacifique pour pouvoir reloger les personnes touchées par cette hausse du niveau des mers.

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© Tania Pires.

Les traités internationaux ne prévoient pas encore le statut de réfugié pour les victimes du changement climatique. Qu’en pensez-vous ?

Malheureusement, ici, en tant qu’entreprise publique on ne peut pas répondre à ce genre de questions, je suis désolé.

En Suisse sommes-nous concernés ?

En Suisse, effectivement, nous sommes tous concernés. A Genève encore plus, car nous accueillons de nombreuses organisations internationales et organisations non-gouvernementales qui ont pour mission d’étudier les phénomènes climatiques, comme l’Organisation Météorologique Mondiale, ou d’aider les personnes déplacées, à l’instar du Haut Commissariat aux Réfugiés ou de Displacement Solutions.

Propos recueillis par Tania Pires