Centre social protestant : « Nos boutiques sont à disposition de toutes les populations »

Après avoir travaillé avec des personnes âgées, Pascal Mundler a été responsable de la Croix-Rouge de Genève. Aujourd’hui, il travaille au Centre social protestant (CSP), comme  responsable du service des ventes, en charge des brocantes et des magasins du CSP. Entretien.

 

Camion pour ramassage a domicile ou livraison des meubles acheter dans la boutiques du CSP. Genève 01.2016 © Tania Pires
Camion pour le ramassage à domicile ou la livraison des meubles achetés dans la boutiques du CSP. Genève 01.2016 © Tania Pires.

 

Comment est né le Centre social protestant (CSP) ? 

C’est une initiative de l’église protestante de Genève, notamment du pasteur Renald Martin. Dans les paroisses, il y a des services de diaconie et malgré le fait que Genève soit une ville assez bourgeoise, il y a quand même partout des gens en difficulté. Le pasteur Renald Martin a eu l’idée de créer le centre social protestant en embauchant les premiers assistants sociaux. En 1956, sont arrivés les Hongrois, suite à l’invasion par l’URSS soviétique de la Hongrie. Ça a très vite pris de l’ampleur. Renald Martin a lancé un appel à la population. Un appel qui a très bien marché et qui a permis de loger et nourrir  ces réfugiés.

 

 « On ne vend que ce qui est en bonne état. Et c’est basé sur le don : on n’achète rien, on a un service de ramassage qui ramasse la marchandise à domicile, à condition qu’elle soit en bon état. Comment définir le bon état ? On a une phrase pour réponse : Est-ce que j’achèterais ce que je vais donner ? » 

 

Articles en ventes dans les boutiques du CSP. Genève, 01.2015 © Tania Pires
Articles en ventes dans les boutiques du CSP. Genève, 01.2016 © Tania Pires.

 

Combien y a-t-il de points de vente à Genève ? Que vendent-ils ?

 La première boutique du CSP a été ouverte grâce aux dons qui ont été donnés pour les réfugiés hongrois. Il restait énormément de vêtements et de meubles, c’est alors qu’ils ont décidé d’ouvrir la première boutique qui se trouvait dans la maison Tavel, dans la vieille ville, à côté de l’Arsenal. En 2016, on compte maintenant sept brocantes et quatre magasins de vêtements, qui se trouvent à Genève. On vend tout ce qui est non-périssable. Depuis toujours, on ne vend pas d’alimentaire. On ne vend que ce qui est en bon état. Et c’est basé sur le don : on n’achète rien, on a un service de ramassage qui ramasse la marchandise à domicile, à condition qu’elle soit en bon état. Comment définir le bon état ? On a une phrase pour réponse, c’est : est-ce que j’achèterais ce que je vais donner?

Qui sont les clients ? Y-a t- il plus de clients avec la crise ?

C’est tout le monde. C’est vous, c’est moi, des jeunes, des personnes âgées, des gens qui n’ont pas beaucoup de moyens. Nos boutiques sont à  disposition de toutes les populations. Mais non, il y  avait plus de clients au début.

 

« On est concurrents et complémentaires avec Caritas, l’Armée du salut pour les vêtements, la Croix-Rouge genevoise et Emmaüs, avec qui on collabore volontiers. » 

 

Articles en ventes dans les boutiques du CSP. Genève, 01.2015 © Tania Pires
Articles en ventes dans les boutiques du CSP. Genève, 01.2016 © Tania Pires.

 

Qui sont les travailleurs ?

Il y a entre 150 et 200 personnes qui travaillent dans le secteur des ventes, dont 83 salariés du CSP, une quarantaine d’assistants sociaux et des bénévoles.

Qui sont vos concurrents ?

On est concurrents et complémentaires avec Caritas, l’Armée du salut pour les vêtements, la Croix-Rouge genevoise et Emmaüs, avec qui on collabore volontiers.

 

Clients dans la brocante du Centre Social Protestant a Plan les ouates. Genève, 01.2015 © Tania Pires
Client dans la brocante du Centre social protestant (CSP) a Plan-les-Ouates. Genève, 01.2015 © Tania Pires.

 

Quel est votre chiffre d’affaires ?

La plus grosse partie du chiffre d’affaire provient des vêtements avec 33-34% des ventes, puis viennent les meubles avec 30%, la vaisselle et les bijoux avec 16%, les livres 10%, et les tableaux et bricoles, 10%. En 2006, on a eu 2 millions de francs de chiffres d’affaires, et en 2016, on a eu 3 millions de francs de chiffres d’affaires.

Avez-vous d’autres secteurs d’activité en dehors des magasins et des brocantes ?

 Oui, on a une permanence sociale. Vous pouvez venir le lundi après-midi, où il y a des familles, des personnes seules, des étrangers. Il y a des Suisses, des Genevois, toute personne qui a une question. Ils viennent pour résoudre leurs problèmes de résidence, de permis. On a des spécialistes du droit du travail, du droit de la famille, de consultation conjugale. C’est ce qui se passe au CSP. Puis, dans les locaux de la centrale, on a aussi  un secteur d’animations de  personne âgées et des bureaux du secteur d’insertion professionnelle. Et puis à l’extérieur, il y a l’Atelier Galiffe, qui se trouve au chemin Galiffe, derrière le collège Voltaire, où là, on fait de l’insertion sociale pour des personnes qui se sentent exclus de par leurs difficultés psychique, souffrance, schizophrénie, paranoïa, dépressions, fibromyalgie. Là, ils sont accueillis tous les jours. L’originalité, c’est qu’il n’y a pas de dossier sur ces personnes.

Propos recueillis par Tania Pires et Saba Al Farhani