C’est l’histoire d’une femme qui élève son enfant toute seule. Une mère sans mère, et qui a dû tout inventer. Elle l’a appelé Burt, son fils, comme Burt Lancaster, parce qu’il a été conçu à la sauvette dans un cinéma. Elle n’a pas d’argent, pas de famille, pas de reconnaissance. Un jour, elle décide que Burt fera du cinéma. Elle l’inscrit à des castings. Comme il est gros, il est sélectionné pour jouer le fils d’Obélix. Elle coud son costume des nuits entières, mais il n’est pas pris. C’est un autre enfant qui est pris. Elle le bat à le rendre tétraplégique. Elle est emprisonnée pour ce qu’elle a fait. Son histoire, elle la raconte, à sa sortie de prison… Elle est là, elle prend la parole et parle, elle qui n’a jamais parlé. Elle, la mère de Burt. A dix-sept ans, elle croit à l’amour, tombe enceinte et se retrouve fille-mère à dix-huit ans, abandonnée de tous. Elle survit avec son fils et voit les assistantes sociales les classer, elle et son Burt, dans la petite boîte des «gens à problèmes», des ratés, des perdus, des exclus de la société.

Dans le texte de Gilles Granouillet, la scène a lieu dans une salle de classe ou une aula d’école. Tout le monde attend le prof principal. En l’attendant, la mère de Burt raconte son histoire. Ce monologue qui nécessite une chaise, peut être joué dans un théâtre, mais aussi et surtout devant des parents, des enseignants, devant des adolescents, mais aussi pour des associations pour la femme, pour l’égalité, pour des centres sociaux ou des étudiants en sociologie, des assistants sociaux.

Les questions qui émergent et susceptibles de nourrir débats, projets pédagogiques, ou actions culturelles sont nombreuses : Le langage et l’expression, la norme et l’exclusion, l’individu et les institutions, la culture et l’instruction, l’éducation et l’école, la violence, le formatage et le libre arbitre, la résilience.