Trois cantates de 1723, soit la première année de Bach à Leipzig, une de juillet et deux de septembre, composent ce cinquante-huitième programme de notre Intégrale des Cantates. Nous continuerons à être abasourdis comme au premier jour par la constante excellence des œuvres que semaine après semaine et dans un rythme que nous imaginons frénétique, Bach inventait pour le dimanche prochain.
Ici, le lamento sublime qui ouvre la BWV 138 et lui donne sa tonalité si implorante et tragique fait face à deux cantates glorieuses et optimistes, gorgées de trompette et de confiance. L’une d’elle, la fameuse Herz und Mut und Tat und Leben BWV 147, comporte le célèbre choral Jesus bleibet meine Freude – dans sa traduction en français “Jésus que ma joie demeure“, fâcheux contresens – qui grâce à sa beauté et à ses nombreuses transcriptions, notamment pour piano, est une des portes d’entrée les plus usitées pour pénétrer l’univers musical du Cantor.
Alors que notre Intégrale va rentrer dans son dernier quart, que les cantates qu’il nous reste à programmer ne sont plus du tout aussi nombreuses qu’il y a quelques années, c’est un bonheur de constater que tout ce qui reste est bon. Un peu comme ce qu’on retrouve chez soi à manger au lendemain d’une très belle fête, Bach se laisse déguster jusqu’à sa dernière miette…
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