Juin 1953, Nicolas Bouvier rejoint son ami peintre Thierry Vernet à Belgrade pour une traversée de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale à bord d’une Fiat 500 Topolino. Accordéon, machine à écrire, quelques économies et les voilà partis pour explorer la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Afghanisan, jusqu’à l’Inde – épopée qui durera plus d’un an et demi. Dix ans plus tard, 1963, Bouvier publie à compte d’auteur son Usage du monde, illustré par Thierry Vernet. Ce récit, référence désormais canonique de la littérature de voyage, invite non seulement à l’exploration de terres et à la rencontre des peuples du monde, mais aussi à l’introspection déracinée et décentrée. Véritable voyage initiatique, il fait l’éloge de l’altérité et de l’amitié. Bouvier s’ouvre au monde, à l’autre, à la nature jusqu’à l’état de grâce éphémère, magnifiquement traduit par son écriture sensible et poétique.
Ce style si singulier – ce désir d’altérité – ne laisse pas indemne l’acteur originaire de Genève, Samuel Labarthe, qui parcourt le texte à une époque où la peur de l’autre grandit et pousse à l’isolement. Pourtant, la rencontre de l’autre mène souvent à la découverte de soi-même. C’est ce qui motive Samuel Labarthe à travailler le texte pour l’adapter au théâtre. Accompagné par la metteuse en scène Catherine Schaub, il fera résonner, avec beaucoup de tendresse, la voix pleine d’humour et de profondeur de l’écrivain suisse au Théâtre de Carouge – pour la deuxième fois, suite à son succès la saison dernière ! (Re)découvrez ce spectacle en images et en musique et laissez-vous aller à l’émerveillement, au lâcher-prise pour goûter à l’état de plénitude[1].
[1] Catherine Schaub
Responsable de la médiation: m.kupferschmid@theatredecarouge.com