Jouée en 1611, La Tempête est la dernière pièce du grand William Shakespeare et est considérée comme l’une des plus abouties du Barde anglais. L’histoire se déroule sur une île magique, terre d’exil et de rencontres. Bien que l’auteur ne la situe pas, les critiques voient en cette île le symbole du Nouveau Monde. La pièce soulèverait alors des questions philosophiques, morales ou politiques relatives à l’impact d’une Europe colonisatrice.

Alors que le roi de Naples Alonso vient de marier sa fille, il rentre en bateau, accompagné par ses suivants, son fils Ferdinand et son ami Antonio devenu Duc de Milan grâce à son aide. Antonio a usurpé le duché de son frère Prospero, exilé depuis douze ans avec sa fille Miranda sur la fameuse île enchantée. L’esprit des airs Ariel et l’affreux Caliban, tous deux résidants de l’île, sont désormais sous les ordres du magicien Prospero : l’un a été libéré d’une malédiction et l’autre a tenté de violer Miranda. Afin de venger leur maître, ils provoquent une Tempête qui fait sombrer le bateau du roi. Tous échouent séparément sur l’île et chacun croit être le seul survivant. Ferdinand tombe alors sur Miranda – coup de foudre ! S’entremêlent alors péripéties et conspirations jusqu’au triomphe de l’amour, du pardon et de la liberté.

Pour sa nouvelle création Tempête ou la voix du vent, Omar Porras retourne sur les traces de ses ancêtres et aux sources du théâtre en optant pour une lecture mythique et post-coloniale de la pièce. Du plateau – et de l’île donc – tout peut advenir : Il y a transformation et renaissance. La raison de cette pièce est de questionner l’origine de l’humanité.[1] Il y a aussi la puissance démiurgique de Prospero aux multiples facettes : colon, sauveur, père, frère, mage, … metteur en scène ? Shakespeare nous tend la baguette magique de Prospero et nous l’attrapons prestement pour donner vie à la matière, pour créer le vent, l’eau, le feu, la terre, les transformer en prodiges du théâtre, faire que chaque objet ait sa musique.¹

[1] Omar Porras