Au cours de la visite, les élèves se familiariseront avec la naissance d’un genre qui fera la fortune du genre romanesque: le roman policier.

L’existence du roman policier remonte en réalité à plusieurs siècles. Les recueils d’histoires judiciaires sont fréquents dans le XVI^e siècle européen, mais on peut dire que le premier véritable roman policier est le Dee Goong An («Trois affaires criminelles résolues par le juge Ti»), un livre chinois du XVIII^e siècle mettant en scène un célèbre juge-magistrat-enquêteur de l’époque Tang. En Occident, le genre apparaît véritablement au XIX^e siècle. En 1815 déjà, le roman Emma de Jane Austen a souvent été défini « un roman policier sans policier » ou « un roman policier sans meurtre » («a detective novel without a detective », ou « a detective novel without a murder») ; certains ont même vu en Emma le tout premier roman policier en Occident. Mais ce rôle est plus souvent attribué aux « ancêtres du roman policier » tels que The Murders in the Rue Morgue d’Edgar Poe (1841) ou Le Meurtre du constructeur de machines Roolfsen de Maurits Christopher Hansen (1839). En France, Bazac, dans Les Chouans (1829), met en scène Corentin, un fils naturel présumé de Fouché, devenu policier et agent secret. Mais c’est surtout Émile Gaboriau qui inaugure le genre en 1863, avec son commissaire Lecoq. Avec Conan Doyle émerge ensuite la première figure de détective privé, par ailleurs vraiment scientifique: Sherlock Holmes.

Autrefois associé à la culture populaire, le roman policier (qui constitue 25% des livres vendus dans le monde) a aujourd’hui acquis ses lettres de noblesse.