Heinrich Schütz publie Geistliche Chormusik en 1648, l’année où se termine la Guerre de Trente Ans. Au sommet de son art et de sa carrière, il compile ces motets, dont il compose certains et en retravaille d’autres, dans le but semble-t-il d’édifier les jeunes compositeurs de son temps, en les incitant à ne pas faire l’usage de la musique “nouvelle“ sans connaître ni comprendre réellement les fondements et les règles de l’ancienne. Et alors qu’il est celui qui a importé 35 ans plus tôt en Allemagne la seconda prattica de Monteverdi ou la polychoralité vénitienne, qu’il est celui qui aura mélangé les modes ou densifié l’usage des dissonances “interdites“ dans la musique allemande, il revient effectivement ici à un style plus épuré, dans la droite ligne des canons classiques de la grande polyphonie de la Renaissance et de l’art de Palestrina.
Chanter le motet-madrigal allemand du 17ème siècle est au cœur de notre travail et de notre identité. C’est l’alliage des plaisirs incomparables de la polyphonie avec l’émotion de la naissance en Allemagne d’une musique qui va rendre possible toutes les autres. Et ce recueil de Schütz que nous avons déjà abordé à Nuremberg et à Utrecht il y quelques années est un des plus beaux qui soient.
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