Un adolescent se jette dans la mort. Ce suicide est le point de départ de la pièce, dans laquelle différents êtres surgissent sous une forme humaine ou animale (on rencontre, entre autres, un renard, des vers et leurs larves) pour partager leurs inquiétudes. Avec une écriture sensible, drôle et incisive, Katja Brunner passe au scalpel l’attitude de la société face au suicide, au deuil, notre incapacité à faire face à la tristesse.
Pourquoi nous contentons-nous de pleurer les gens lorsqu’ils meurent, plutôt que de rendre leur vie désirable de leur vivant ? C’est alors tout notre conditionnement social, allant du système éducatif à la société de consommation, qui passe sur la table de dissection. Un texte complexe et puissant, cynique et cathartique. La langue de Katja Brunner déplace les limites du théâtre et de l’interprétation, nous poussant dans nos derniers retranchements. Elle peut évoquer celle d’Elfriede Jelinek, grande écrivaine autrichienne. La jeune auteure est âgée de 22 ans lorsqu’elle est lauréate du Mühlheimer Dramatikerpreis, la plus importante distinction théâtrale d’Allemagne.
Anna Van Brée, connue pour s’attaquer à des textes exigeants, mettra en scène cette forme extrêmement contemporaine. Peut-être une nouvelle forme de tragi-comédie?
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