Une formation en école plein temps pour les opérateurs en informatique


Cette formation complémentaire au CFC d’informaticien vise un nouveau public et veut répondre à des besoins croissants.

« Le marché attend les futurs opérateurs en informatique, annonce d’emblée François Mayer, responsable de la formation professionnelle initiale au Groupement romand de l’informatique
(GRI). Les applications sont devenues user friendly et donnent l’impression qu’il n’est plus utile de se former. Si cela peut sembler vrai lorsque tout fonctionne, cela ne l’est plus lorsqu’un problème survient. Et c’est là que les opérateurs en informatique interviennent. »

Parce qu’il ne répondait pas aux besoins des entreprises, le diplôme d’aide en informatique AFP a laissé sa place au CFC d’opérateur en informatique (en trois ans). « Il manquait toute la partie support, rappelle François Mayer. D’où la mise sur pied de cette filière, voulue par l’association professionnelle et le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation. »

L’horizon semble donc radieux pour ce nouveau profil professionnel, car les besoins apparaissent très vite et dans tous les domaines. « L’opérateur en informatique travaillera en équipe, sous le contrôle d’un informaticien, comme support utilisateurs dans les entreprises, au niveau des hotlines, de l’assistance ou de l’aide pour le matériel et l’infrastructure « , précise Georges Martinez, directeur de l’école d’informatique au Centre de formation professionnelle Technique (CFPT) de Genève.

Augmenter les places

Dix apprentis en système dual (alliant formation pratique en entreprise et enseignement théorique au centre de formation professionnelle) suivent déjà les cours de l’école d’informatique du CFPT. À la rentrée, ce seront 14 nouveaux jeunes (prioritairement issus du regroupement communication et technologie du Cycle d’orientation et de la filière préprofessionnelle) qui bénéficieront de l’ouverture de la classe plein temps. La sélection des apprentis est en cours avec l’évaluation du dossier qu’ils ont élaboré autour d’une thématique informatique (sans oublier les tests préalables d’exigences fondamentales en français et mathématiques, ainsi que d’aptitude logique). « Cette ouverture contribue aussi à répondre aux exigences de la formation obligatoire jusqu’à 18 ans. Nous allons observer attentivement comment tout cela fonctionne, car nous souhaitons à terme augmenter notre offre de places d’apprentissage, tant en dual qu’en plein temps », explique Olivier Cujean, directeur du CFPT.

Autonomie et débrouillardise

« Nous voulons trouver le juste milieu entre structure scolaire et autonomie afin que les élèves se sentent à l’aise, commente Georges Martinez. En contrepartie, nous attendons qu’ils soient motivés et débrouillards et qu’ils disposent d’une certaine habileté technique. » Parce que les opérateurs en informatique seront amenés à travailler en équipe et devront
composer avec des clients parfois dépassés, voire énervés, la formation mettra également l’accent sur les compétences relationnelles. Pour la partie technique, « nous proposons des ateliers d’électronique, de montage, démontage et configuration de PC. Et, en deuxième année, toute la classe participera au montage d’une salle serveur », complète le directeur de l’école d’informatique.

L’objectif de cet enseignement à plein temps est de s’adapter à tous les champs d’application du numérique. « Le point fort de cette formule? Une vision informatique à la fois plus grande et plus pointue qu’en entreprise, affirme Georges Martinez. Dans nos ateliers, nous présentons aux élèves les toutes dernières nouveautés en réalité virtuelle, en robotique ou dans le domaine des drones. » Un stage en entreprise d’un semestre en troisième année est également à l’étude, dans le but d’accroître l’employabilité des futurs professionnels en développant leurs liens avec le monde du travail.

Débouchés prometteurs

Comment le marché va réagir à cette nouvelle offre? « Potentiellement, toutes les entreprises peuvent avoir besoin d’un opérateur en informatique, assure François Mayer. Mais il y aura lieu de présenter cette formation et d’aider les premiers diplômés à trouver une place. » Même discours au CFPT, qui connaît et reconnaît les besoins actuels: « La question réside dans le nombre de jeunes formés absorbable par le tissu économique, confirme Georges Martinez. C’est pour cette raison que nous n’ouvrons qu’une seule classe pour l’instant et que nous misons sur les stages de troisième année en entreprise. »

Auteur : Martine Andrey, Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC Genève) pdf

Plus d’infos : CFPT: tél. 022 388 88 00 ou www.orientation.ch