La dépression est une maladie curable qui nécessite une prise en charge spécialisée. L’enseignant joue alors un rôle clé :

• pour soutenir l’élève concerné au sein de la classe, chercher le contact avec lui et créer une relation de confiance ;

et

• pour informer les parents des problèmes rencontrés par leur enfant et, le cas échéant, leur conseiller de consulter un spécialiste ;

Le traitement de la dépression chez l’enfant et l’adolescent, de nature psychothérapeutique avec ou sans l’adjonction d’un médicament, nécessite généralement plusieurs semaines pour déployer ses effets.

Pour éviter l’échec scolaire des élèves déprimés, il est bon que l’enseignant connaisse la nature des difficultés que ceux-ci rencontrent en classe. Une réponse pédagogique adéquate permet en effet de soutenir ces élèves sur leur chemin vers la guérison. L’étayage par l’enseignant, la valorisation des acquis et des réussites de l’élève augmentera sa confiance en soi et devrait permettre de le remobiliser sur le plan scolaire. Il est parfois utile, d’entente avec le spécialiste qui traite l’élève, de définir des périodes limitées dans le temps où l’élève n’est pas évalué scolairement, jusqu’à ce qu’il récupère ses capacités d’apprentissage.

Les conseils pédagogiques proposés pour des élèves avec d’autres difficultés d’apprentissage et des troubles de l’attention comme le trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité, peuvent également avoir leur place pour les élèves qui souffrent de dépression.

Comme dans les autres situations où un élève est en difficulté, une collaboration avec l’élève et ses parents (et, s’ils sont d’accord, avec les spécialistes impliqués) est indispensable (rencontres, information et échanges sur les répercussions scolaires des troubles de l’enfant).

La dépression est donc une maladie curable, aussi chez l’enfant et l’adolescent mais elle est souvent passée sous silence.

Le risque évolutif en l’absence de traitement est important, allant du risque suicidaire (onze fois plus élevé chez les enfants déprimés par rapport aux enfants souffrant d’un autre trouble psychique) au développement d’un trouble des conduites ou de consommation de produits stupéfiants.

En conclusion, l’école et les enseignants jouent un rôle de protection contre la dépression lorsqu’ils fournissent aux élèves les moyens de répondre aux exigences scolaires et qu’ils mettent en œuvre une pédagogie du renforcement positif des acquis.

L’école joue aussi un rôle préventif en accompagnant chaque élève dans tous les moments de rupture et de passage, y compris les ruptures culturelles (élèves migrants). Finalement, elle est aussi un puissant outil de signalisation de la dépression chez l’enfant et l’adolescent, cela dans la mesure où l’enseignant fera part de ses inquiétudes et observations aux parents de l’élève ou à une personne compétente de l’école : les parents, ou l’élève majeur, pourront alors se voir proposer de consulter un spécialiste, intervention qui peut avoir une portée décisive sur l’évolution de l’élève.