Lexique des termes fréquemment utilisés

Dernière mise à jour: 15 mars 2018

Déficience auditive : LEXIQUE (par ordre alphabétique)


Appareillage de correction auditive / Audioprothèse

Système d’amplification des sons par le conduit de l’oreille qui a pour objectif de compenser une perte auditive par un appareillage adéquat.

Il permet aux malentendants de mieux entendre et aux sourds profonds d’avoir des repères sonores. Selon les restes auditifs de la personne, l’appareillage permet par conséquent soit de percevoir la voix et de comprendre – au moins partiellement – la parole, soit de percevoir des signaux sonores d’alerte (porte, klaxon, etc.).

Le fait qu’une personne porte un tel appareil ne préjuge donc pas de ses capacités à parler ou à percevoir des sons, ni a fortiori à utiliser la langue française ou la langue des signes.

La prothèse auditive ne restitue pas une audition normale. Elle amplifie tous les sons (la voix de l’interlocuteur comme les bruits parasites). Plus la surdité est profonde, moins l’apport de la prothèse est efficace pour la compréhension de la parole.

Les progrès récents sont cependant importants, notamment grâce à la miniaturisation de l’électronique et à la numérisation du son qui permet de sélectionner les fréquences vocales pour détacher la parole du bruit ambiant.


Boucle magnétique

Système d’amplification sonore qui émet un signal électromagnétique vers les appareillages à partir d’un microphone ou d’une autre source (pour ceux qui sont munis d’une « position téléphone »).


Codeur-interprète (codeuse-interprète) en LPC

Professionnel diplômé maîtrisant parfaitement la pratique du codage LPC. Le codeur est tenu au secret professionnel. Placé à côté de l’orateur, dont il répète les propos en articulant, y ajoute les positions et configurations de la main en LPC. Les codeurs-interprètes en LPC sont principalement utilisés dans l’enseignement.


Devenu sourd

Personne ayant entendu pendant une période suffisamment longue pour acquérir le langage oral et écrit comme un entendant, puis ayant, dans un deuxième temps, présenté une perte auditive importante ou totale.

Majoritairement, les devenus sourds utilisent couramment le français, et non la Langue des Signes.


Entendant

Personne ayant une audition qui permet l’utilisation sans gêne du langage parlé.


Implants cochléaires

Les implants cochléaires sont des prothèses implantées qui permettent de stimuler directement le nerf auditif afin de provoquer des sensations acoustiques.

Les implants cochléaires sont destinés aux personnes atteintes de surdité profonde qui ne peuvent bénéficier d’une prothèse auditive classique. La prothèse auditive amplifie le son alors que l’implant cochléaire stimule directement la cochlée. Il s’agit d’une prothèse médicale et non d’une aide auditive. Le principe de l’implant cochléaire « oreille interne artificielle » est de capter la source sonore acoustique par un microphone, la transformer au moyen d’un processeur vocal en impulsions électriques qui sont transmises au nerf auditif par les électrodes implantées dans la cochlée. L’implant cochléaire est un appareil électronique composé d’une partie interne (une plaque métallique placée derrière l’oreille et des électrodes insérées dans la cochlée lors d’une opération chirurgicale), d’une partie externe (un aimant qui est collé derrière l’oreille) et d’un boîtier externe où se situent les batteries ou d’un contour d’oreille qui captent le son et le transmettent.

L’implant cochléaire permet ainsi aux sourds profonds de retrouver une perception auditive, mais il ne remplace pas l’ouïe et nécessite une rééducation auditive importante. L’élève sourd ne devient alors pas un entendant pour autant, il doit faire un effort de décodage pour analyser et comprendre les informations auditives qui lui parviennent. La perception dans le bruit reste problématique.

Par ailleurs, l’implant cochléaire ne peut pas être gardé la nuit, à la piscine et lors de certaines activités sportives qui pourraient l’endommager.


Interprète en Langue des Signes

Professionnel diplômé maîtrisant parfaitement la Langue des Signes et la technique de traduction simultanée. Il est soumis à un strict code de déontologie et tenu au secret professionnel.

Il traduit fidèlement, simultanément et dans son intégralité, tout message de la Langue des Signes vers le français et inversement. Il n’intervient pas. Sa traduction est neutre.

L’interprète en Langue des Signes permet, tant aux personnes entendantes qu’aux personnes sourdes, d’être plus autonomes, de communiquer en direct et d’effectuer seules les démarches (p.ex. administratives) en fonction de leurs compétences.


Langue des signes française (ou LSF)

Langue utilisée par les Sourds français et romands. Elle fait appel au canal visuel et gestuel. Sa structure est spatiale (en trois dimensions : les signes se succèdent dans le temps et se disposent dans l’espace). C’est une langue à part entière, exprimant concepts et propos complexes aussi richement et rapidement que toutes les langues orales. Elle possède son vocabulaire et sa grammaire, totalement distincte des langues orales ; il ne s’agit pas d’une transposition du français.

La LSF est une langue qui utilise le geste comme support d’expression. Ses gestes ne s’organisent pas comme les mots et les phrases dans la langue française dont la structure est linéaire ; par exemple, l’énoncé « le roi dort dans son château » sera « gestué » « château dedans roi dort ».

La Langue des Signes n’est pas internationale ; elle est différente dans chaque pays. Il existe cependant une Langue des Signes internationale employée lors de congrès réunissant des sourds de différents pays. Il existe une écriture pour écrire la LSF, la SignEcriture, mais elle est encore très peu utilisée. Elle peut s’enregistrer (vidéos, photos, dessins).

Pour en savoir plus :


Lecture labiale

La lecture labiale consiste à comprendre le propos de l’interlocuteur à partir du mouvement de ses lèvres.

Une bonne lecture labiale permet au mieux, en moyenne, la compréhension de 30% du discours, ce qui peut être suffisant pour une conversation courante si le contexte est connu, à condition de prendre certaines précautions (parler lentement, articuler, visage éclairé…).

Il faut cependant faire attention de ne pas sur-articuler ou exagérer les mouvements labiaux car le message devient alors incompréhensible.

Elle n’est utilisable qu’en face à face à deux interlocuteurs. Elle est difficilement, voire pas du tout opérante dans une communication impliquant en simultané plus de deux interlocuteurs.

Son efficacité dépend du niveau de français de la personne sourde, de son degré de surdité, de sa maîtrise de la lecture labiale.

Les sourds ne perçoivent le français oral que par les mouvements des lèvres. Alors que les malentendants utilisent la lecture labiale en complément de la perception auditive.

La lecture labiale ne restitue pas tout ce qui est dit : certains sons sont invisibles sur les lèvres ( K, R), d’autres sont identiques (B,M,P). Les phrases : « Il mange des frites » et « Il marche très vite » sont identiques sur les lèvres. C’est la raison pour laquelle la lecture labiale doit être complétée par d’autres moyens le cas échéant : gestes, sous-titres, LPC, supports écrits, etc.


LPC (Langage Parlé Complété)

Le LPC est un moyen pour les sourds, et notamment les enfants sourds, de recevoir la langue française par la vue, comme l’entendant la reçoit par l’ouïe. La main du locuteur, placée près du visage, complète le mouvement des lèvres et permet ainsi de lever l’ambigüité existant entre plusieurs phonèmes correspondant au même mouvement des lèvres. A chaque mouvement des lèvres sont associées une position et une configuration de la main à proximité du visage.

Le LPC permet d’éviter les sosies labiaux (le même mouvement de lèvres pour plusieurs mots distincts : par ex. « jambon » et « chapeau »…) et améliore la réception phonétique du français ou d’autres langues orales.

Les positions et configurations de la main utilisées dans le LPC n’ont pas de sens propre. Le LPC n’est pas une langue mais il est un code phonétique qui accompagne les langues orales.

Les 8 configurations des doigts pour coder les consonnes phonétiques

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et toute voyelle non précédée d’une consonne (âge)

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Malentendant

Personne qui perçoit partiellement les sons, à des degrés divers (surdités légères, moyennes, certaines surdités sévères). En général, ses restes d’acuité auditive permettent à la personne de percevoir le langage oral dans une certaine mesure, grâce à un appareillage de correction auditive. Cependant la personne malentendante a généralement besoin de compléter ce qu’elle perçoit auditivement par la lecture labiale. Elle perçoit partiellement la parole et de manière souvent déformée. Dans certaines situations, notamment dans le bruit, la lecture labiale et l’audition résiduelle ne suffisent pas. La personne doit utiliser la complétion mentale pour comprendre ou plutôt « deviner » ce qui lui est dit.

Majoritairement, les malentendants sont à l’aise en français et utilisent peu la Langue des Signes. Souvent, l’audition d’une personne malentendante est bien meilleure sur une oreille que sur l’autre.


Sourd

Personne qui, dès la naissance, ou précocement, ne perçoit pas les sons ou trop peu pour percevoir le langage parlé sans appareillage ou implant cochléaire. La surdité profonde concerne 1 – 2 enfants sur 1000 naissances. La surdité totale est très rare. La plupart des sourds ont des restes auditifs plus ou moins importants, souvent localisés dans les fréquences graves.

Majoritairement, les sourds signants sont plus à l’aise en Langue des Signes qu’en français.