Nous prenons soin de nos aînés

A l'occasion de la journée internationale des personnes âgées, qui se tenait le 1er octobre, nous avons souhaité rencontrer ces personnes qui se forment pour leur venir en aide, les accompagner et les soutenir dans leur vie de tous les jours.

Deux étudiantes ASA, de l'Ecole d'assistantes et assistants en soins et santé communautaire, ont accepté de répondre à nos questions. Dans le cadre de leurs cursus en dual, elles travaillent dans des établissements où elles côtoient et accompagnent des personnes âgées au quotidien.

Dawa et Lucie sont en deuxième année de leur formation et ne regrettent pas un seul instant leur choix. Certes, ce n'est pas un métier facile, qui demande beaucoup de patience et d'empathie, mais il est extrêmement gratifiant.

 

Quel est votre rôle, en tant qu'ASA, auprès des personnes âgées ?

Lucie :

Nous sommes là pour les soutenir dans les soins, les accompagner dans la vie du quotidien et participer aux événements importants de leur vie.

Dawa :

Nous nous adaptons aux personnes que nous accompagnons et à leurs capacités à la fois physiques et psychiques.

 

Comment accompagnez-vous ces personnes ?

Lucie :

Nous favorisons l'autonomie des patients en leur permettant, le plus possible, de faire ce qu'ils peuvent. C'est une bonne chose pour eux, car ils se sentent capables et cela leur donne une bonne estime de soi. Notre rôle est de faire ce qu'ils ne parviennent pas à réaliser seuls.

Dawa :

Il y a le respect de l'autonomie et le fait de bien s'adapter à leur rythme. Parfois, nous avons tendance à vouloir faire les choses rapidement, mais il est important de prendre le temps avec chaque personne et de respecter son rythme, qui est souvent lent.

Les gestes de la vie quotidienne, ce sont notamment la toilette du matin et l'habillement, une aide pour manger si nécessaire puis la promenade pendant laquelle on les écoute et on échange. Parfois, nous avons la chance de pouvoir partager nos expériences avec eux.

Si nous remarquons des plaies, nous informons et transmettons l'information à l'équipe soignante.

Lucie :

Lors de notre accompagnement, nous leur demandons toujours leur avis et si nous constatons que leur choix n'est pas adapté, par exemple pour la météo du jour, nous leur conseillons de changer.

 

Au-delà de la technique des soins, comment soutenir et maintenir leur autonomie ?

Lucie :

Pour chaque patient, nous avons de fiches qui nous permettent de savoir ce qu'ils sont en mesure de réaliser ou pas. Ainsi, lorsque nous allons les voir, nous savons ce que nous pouvons leur demander. Il arrive que certains patients soient fatigués et ne parviennent pas à faire certaines choses, nous nous adaptons alors chaque jour à eux pour pouvoir leur permettre de garder le contrôle.

Dawa :

Nous demandons toujours au patient avant de réaliser une tâche, car nous ne savons pas à l'avance s'il sera en mesure de la faire. Le rôle de l'ASA est aussi de lui donner confiance et de le rassurer sur ses capacités, tout en étant à côté pour l'aider et prévenir toute blessure ou chute.

"Je reste à côté de vous, vous pouvez le faire."

 

Souvent, la personne parvient à faire la tâche seule et nous aidons ainsi à améliorer la situation initiale et favoriser une bonne estime de soi du patient.

Lucie :

Tout cela s'apprend par le dialogue et la communication, car lorsque nous sommes dans la chambre avec le patient, c'est un moment important et sacré entre le résident et nous-même, où nous apprenons parfois des choses dont personne d'autre est au courant.

 

Quelles sont les tâches d'un-e ASA au sein d'un EMS par exemple ?

  • Accompagner
  • Communiquer
  • Observer

Lucie :

En tant qu'ASA, nous sommes l'aide de l'infirmière ou infirmier. Il y a des éléments que nous voyons que l'infirmière ou l'infirmier ne voient pas. Nous sommes plus dans l'observation de la personne, que ce soit le mental ou le physique.

Dawa :

Avoir une relation de confiance est très important pour pouvoir faire des choses qui leur donnent confiance.

Lucie :

Le résident a aussi plus confiance en nous et parvient à se confier. Le lien est différent de celui avec les infirmières et infirmiers.

 

Avez-vous une anecdote à partager sur une expérience vécue auprès d'une personne âgée ?

Lucie :

La chose positive que je tire de ma formation, c'est ce lien très fort, avec ce côté social, et cela est quelque chose de magique. Au début, les résidents n'ont pas confiance en toi et il y a peu d'échange. Puis, avec le temps, la confiance se crée automatiquement, c'est très fort et j'aime beaucoup ça.

Dawa :

Un jour, un patient m'a dit être fier de moi. Pour cette personne, être d'origine tibétaine travaillant pour eux, patients suisses, était un beau geste. Elle m'a remercié pour mon travail et m'a encouragé à continuer dans ce domaine, car j'ai selon elle un don naturel, un esprit naturel, pas forcé.

Lucie :

Cela fait du bien, lorsque tu aides une personne, et qu'à la fin elle est reconnaissante.

"Ils nous disent merci"

 

Dawa :

A la fin de la journée, je sens avoir fait quelque chose de bien pour quelqu'un d'autre, au lieu de ne rien faire.

 

Nous remercions Dawa et Lucie pour leur participation et ce témoignage sans filtre.

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