
Les violences dans le couple
Des Conventions internationales pour l’égalité : CEDEF et CI
Des femmes surexposées
Les violences à l'égard des femmes ont longtemps été considérées comme relevant des affaires privées. C'est seulement dans les années 1970 que des militantes féministes ont commencé à les dénoncer publiquement. Ces violences découlent entre autres des rapports de domination ente hommes et femmes et des modèles de socialisation des garçons et des filles. Par conséquent, pour remédier à cela, il est important de remettre en question les rapports sociaux de sexe et les modèles de virilité et de féminité. Aujourd'hui, le sexisme est rarement associé à la violence - considéré comme anodin – renforçant ainsi les stéréotypes de genre et risquant de banaliser les violences faites aux femmes.
Dans le monde
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), au cours de sa vie, une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles de la part principalement d’un partenaire intime ou d'une personne proche – soit environ 736 millions de femmes. Près d’un pays sur quatre ne dispose pas de lois contre les violences dans le couple.
En Suisse
Quelques chiffres
En 2019, 76% des personnes victimes de violences dans le couple sont des femmes. En 2021, 26 féminicidesont été déplorés, selon l'organisation Stopfemizid. Selon l'étude "Gewalt in Paarbeziehungen in der Schweiz", menée par la Fédération Solidarité femmes de Suisse et du Liechtenstein, en 2021, 42 % des femmes âgées de 16 ans ou plus ont déclaré avoir déjà fait l’expérience de violence dans une relation de couple.
Les actions du BPEV
L'État a pour mission de prévenir les violences domestiques, dont les violences dans le couple. Le Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences (BPEV) est chargé de remplir cette mission qui se décline en plusieurs axes :
- Soutien aux institutions actives dans le domaine, encouragement à la formation et la recherche
Le BPEV subventionne plusieurs associations actives dans la prise en charge des personnes victimes ou auteures de violences. Il contribue également au financement d'études sur les violences. Par exemple, Lieber, Marylène, Greset, Cécile et Perez-Rodrigo, Stéphanie (2019). Le traitement pénal des violences sexuelles à Genève. Une étude exploratoire. Genève : Université de Genève (IRS Working Paper, 14). - Coordination des institutions du réseau, évaluation des actions entreprises
Le BPEV préside plusieurs commissions et groupes de travail afin d'apporter des améliorations dans la protection des personnes victimes, la prise en charge des personnes auteures, la formation du corps professionnel ou encore la sensibilisation du grand public. En collaboration avec le réseau, il met sur pied divers projets et évalue les actions mises en place. - Information
Le BPEV collecte de données et diffusion de connaissances sur les violences, sensibilisation de la population
Depuis 2011, l'Observatoire sur les violences domestiques publie un rapport statistique sur les violences domestiques.
Le BPEV publie régulièrement des brochures sur les violences, à destination du corps professionnel ou du grand public. En 2018, il a par exemple publié la brochure-boîte à outils “ Du sexisme ordinaire aux violences sexuelles : repérer pour agir. Guide à l’intention des professionnel-le-s” , en collaboration avec d'autres services de l'Etat et des associations actives sur le terrain.
Depuis 2012, la campagne « Stop violences à la maison » est diffusée sur l'ensemble du réseau TPG. Cette campagne de l'Etat de Genève vise à sensibiliser la population genevoise aux violences domestiques, en mettant en scène, via des diapositives, une diversité de situations de violences subies ou exercées dans le cadre du couple ou de la famille. Elle incite les personnes à prendre contact avec les services d'aide et à se renseigner par l'intermédiaire de la ligne téléphonique cantonale violences domestiques : 0840 110 110 (24/24).
Le canton de Genève bénéficie d'un riche réseau d'institutions actives dans la lutte contre les violences dans le couple. Par ailleurs, on trouve de nombreuses initiatives et informations sur les réseaux sociaux concernant cette thématique.
Au niveau juridique ?
Depuis avril 2004, le code pénal (CP) suisse permet de poursuivre d'office les actes de violence entre conjoints et partenaires, tels que la contrainte sexuelle, le viol et les menaces. L'article 28b du code civil (CC) suisse permet depuis juillet 2007 d'éloigner la personne violente du logement commun afin de protéger la victime. Par ailleurs, la loi sur l'aide aux victimes d'infractions, entrée en vigueur en janvier 1993 et révisée en 2009, permet aux victimes d'infractions – dont les victimes de violences dans le couple – d'obtenir diverses prestations de soutien et des aides financières. Enfin, plusieurs cantons se sont dotés de lois sur les violences domestiques qui permettent notamment à la police d'éloigner la personne auteure du domicile pour une certaine durée. C'est le cas du canton de Genève.
Le savais-tu ?
L'Association Violence Que Faire a créé un podcast de sensibilisation sur les violences au sein du couple. Le podcast "Poussière " a pour objectif de donner la parole à des survivantes de violences dans le couple et d’articuler leurs témoignages avec l’apport des expertes et experts dans ce domaine. Chaque épisode d’une quinzaine de minutes aborde une thématique autour des violences dans le couple.
Les violences psychologiques existent aussi au sein des couples de jeunes !
Contrôle, insultes, intimidation, dénigrement peuvent être une réalité dans une relation. Pour sensibiliser le public aux violences psychologiques, l'association Pro Junior Arc jurassien a réalisé un clip de sensibilisation dans le but d'amener les jeunes à prendre conscience du problème et à mieux identifier les situations à risque. Souvent moins évidentes à identifier que les marques visibles laissées par la violence physique, leurs conséquences n’en sont pas moins dramatiques. De plus, l'association Aide aux victime de violence en couple (AVVEC) a lancé en 2019 la campagne "Jeunes" dans les établissements du Secondaire II genevois. Le but était de sensibiliser les élèves à la problématique de la violence dans le couple par le biais d’ateliers interactifs dans les classes. En outre, l'association Violence que faire (VQF) a dédié une section "jeunes" sur son site, qui s'adresse à tous les garçons et filles. VQF répond gratuitement aux questions des jeunes concernant les relations amoureuses, en moins de 4 jours ouvrables. Celles-ci peuvent être posées de façon anonyme.
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